5 jours dans la Vallée de Spiti en Inde
Aujourd’hui, direction un de mes plus gros coup de cœur en Inde, j’ai nommé la Vallée de Spiti.
Ce lieu fut une expérience hors du commun, aussi bien en terme de paysages qu’en terme de réflexion autour du voyage, de notre place en tant que touriste, et des différences entre la pensée Indienne et Occidentale. Ce fut également l’occasion de se retrouver au cœur d’une nature presque vierge et d’en savoir plus sur la spiritualité tibétaine. Bref, la Vallée de Spiti, c’est magique. C’est parti ?
Sommaire
- Où se trouve la Vallée de Spiti et comment s’y rendre ?
- Que faire dans la Vallée de Spiti ?
- Conseils pratiques
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Informations pratiques Vallée de Spiti
Où se trouve la Vallée de Spiti ?
Il se trouve dans l’Himachal Pradesh, un état du Nord de l’Inde, où, comme son nom le laisse entendre, on trouve la chaîne de l’Himalaya. Située à 180 km et 13 heures de route de Manali, autant vous dire que ce n’est pas une promenade de santé.
La route pour s’y rendre est chaotique, si tant est qu’on puisse appeler ça une route. Elle est également assez dangereuse, car non asphaltée et on côtoie de très près le vide à de nombreux endroits. Mais c’est le prix à payer pour goûter à cette nature brute, où les montagnes arides aux pics enneigés sont traversées par des rivières turquoises et de grandes plaines.
Cette excursion est née d’une rencontre à mon auberge de jeunesse, Madpackers. D’autres voyageurs cherchaient à monter une petite équipe pour partager les frais, et c’est ainsi que ce projet fou a commencé. Nous avons donc fait appel à un chauffeur qui nous a transporté pendant 5 jours, pour un tarif de 25000 roupies, soit 5000 par personne.
Nous y étions à la fin de la saison touristique, en octobre. Cela nous a permis d’éviter la foule. La contrepartie est qu’il commence à faire assez froid et qu’il y a moins d’offres d’hébergement car les établissements ferment petit à petit leurs portes. Pour autant, nous n’avons pas eu de soucis à trouver des logements grâce à notre chauffeur qui connaissait les locaux et les bons plans.
Formalités pour s’y rendre
Pour s’y rendre, il faut un permis spécial, qui sera arrangé directement avec le chauffeur ou l’agence par laquelle vous passerez. Le nôtre s’est occupé de tout, et cela n’a pas pris plus de 15 minutes.
Il faudra ensuite procéder à un contrôle des passeports et permis à la frontière de la vallée de Spiti. Dans notre cas, tout s’est déroulé comme sur des roulettes. La frontière est également le dernier endroit où vous aurez du réseau avant votre retour à la civilisation. Un panneau vous incite d’ailleurs à contacter vos proches une dernière fois avant la coupure du réseau.
On trouve également plein de restaurants ici. Je vous conseille d’y prendre un bon repas, car pendant les prochaines 10h vous n’aurez pas d’autres choix que des nouilles maggi et des omelettes/toasts dans les campements.
D’ailleurs, ces campements font partie de la magie du trajet. Ils rendent le voyage encore plus exceptionnel. Quand pour la dernière fois avez-vous été au milieu des montagnes ou au bord d’un pont décoré de drapeaux tibétains, sans contact avec le monde extérieur, à déguster un chai et une omelette dans une tente parfaitement équipée, à tenter d’échanger avec les locaux, emmitouflé dans vos vêtements chauds ? Personnellement je n’avais jamais vécu ça auparavant. J’ai été émerveillée par chaque moment de ce séjour, malgré l’état épouvantable de la route.
Pour vous donner un petit exemple des prix, le petit déjeuner à la frontière nous a coûté 250 roupies par personne. Le lunch chez Chacha Chachi (qui signifie Oncle / Tante en hindi, une institution dans le coin !) a coûté environ 100 roupies.
Pourquoi j’ai autant aimé cette expérience ?
Tout simplement car cela faisait un moment que je n’avais pas été si loin de la civilisation telle qu’on la connaît. Conduire sur des routes non asphaltées pendant 14h, sans croiser plus qu’un petit campement où manger des nouilles et boire un thé fut un sacré changement.
Pour le moment, la vallée de Spiti est particulièrement isolée, ce qui fait que l’expérience est authentique. D’ici quelques années, les locaux semblent dire que cela changera. L’impact du tourisme se fait déjà ressentir depuis quelques temps. Cependant, il est encore possible d’être seul au milieu des montagnes, de faire trempette dans l’eau gelée ou de randonner sans personne autour de soi.
Si je n’avais qu’une chose à changer concernant ce séjour, ce serait la durée. 5 jours furent trop court, sachant qu’il y a quasiment 2 jours de trajet. Je vous conseille de prévoir au moins 7 jours pour y aller plus tranquillement, faire des randonnées et découvrir d’autres lieux.
Que faire dans la Vallée de Spiti ?
Le lac de Chandra Taal
Première étape sur ce chemin plein de bosses et de secousses : le lac de Chandra Taal.
Nous avons passé la nuit au camp du même nom, qui fut fraîche mais assez confortable. En effet, malgré la fin de la saison et le peu de tentes disponibles, nous en avons tout de même trouvé 2 pour nous accueillir. L’expérience est on ne peut plus extraordinaire, car où que l’on aille autour du campement, la vue est sublime. Et une fois le soir venu, c’est l’heure de tous se rejoindre pour partager un bon repas au chaud.
D’ailleurs, quand je parle de tente, n’imaginez pas une « tente 2 secondes Quechua ». Ce sont des tentes en dur, assez grandes pour accueillir 3 personnes confortablement. Il y a même une petite pièce avec des toilettes ! C’est d’ailleurs assez drôle d’arriver à la fin de la saison, car les tentes ne sont plus là, mais des dizaines de toilettes sont alignés au milieu de nulle part !
Au petit matin, nous nous réveillons avec le soleil pour monter (en voiture !) jusqu’au lac, où règne un calme olympien. Nous étions seuls, face aux eaux tranquilles du lac Chandra Taal, entourés de montagnes enneigées… Je ne vous cache pas que l’émotion était forte et le sentiment d’être minuscule bien présent.
Selon moi, il ne sert à rien de se lever aux aurores, car de toutes façon les montagnes cachent le lever de soleil sur le lac. Cependant, vous aurez le bonheur d’être seuls. Si c’était à refaire, j’aurais simplement aimé rester une petite heure de plus pour profiter de la beauté des lieux et pourquoi pas faire le tour du lac.
Peu après le lac, lorsqu’on reprend la route, arrive le pass de Kunzum. S’y arrêter pour observer la vue ou se balader au milieu des drapeaux de prières mérite le détour.
Arrivée à Kaza
Kaza est le chef lieu de Spiti. C’est plus ou moins la capitale de la Vallée. C’est l’endroit idéal où dormir quelques jours afin de rayonner dans les environs.
La ville en elle-même n’a rien d’extraordinaire, si ce n’est qu’elle est entourée d’une nature majestueuse.
Pour s’en rendre compte, je vous conseille de vous rendre au Monastère de Sakya Tangyud et de monter jusqu’à Hanuman Mandir. La vue est superbe, particulièrement au coucher du soleil.
Où dormir à Kaza ?
Nous n’avions rien prévu, nous avons donc suivi ce que la vie nous a offert sans réfléchir. C’est ainsi que nous avons atterri dans une guest house familiale assez rustique, que je ne conseille pas particulièrement. L’expérience était sympa car nous étions entre amis et car c’était très authentique. Cependant je pense que vous trouverez mieux ailleurs.
J’ai d’ailleurs deux adresses à vous conseiller. La première est Zostel, car c’est une chaîne qui jusqu’ici ne m’a jamais déçu, bien que certains établissements soient mieux que d’autres. Vous y trouverez des dortoirs, des chambres privées et pourrez y rencontrer d’autres voyageurs facilement. Pensez à réserver à l’avance si vous souhaitez y séjourner.
L’autre adresse est l’hôtel restaurant Deyzor, qui est jusqu’ici un des meilleurs restaurants que j’ai testé en Inde. Le propriétaire, Karan, est un voyageur passionné qui fait passer l’éthique et l’authenticité avant le profit. Son restaurant est le reflet de ses expériences passées à travers le monde, autant au niveau de la décoration que des différentes saveurs de ses plats. Durant tout le séjour, nous avons mangé ici, testant chaque jour une nouvelle option sur le menu, et nous n’avons jamais été déçus.
Idem, pensez à réserver à l’avance car cet endroit est un petit bijou et les chambres partent vite.
Zostel Vallée de Spiti : Leo, Village Rd, Kaza, Kaza Khas, Himachal Pradesh 172114
Hotel & Restaurant Deyzor : behind BSNL Office, Kaza, Kaza Khas, Himachal Pradesh 172114
Une journée à Tabo
Le lendemain, nous partons en direction du monastère de Tabo, réputé comme un incontournable dans la région.
La route pour s’y rendre est bien entendu magnifique et… chaotique. Elle nous permet encore une fois de découvrir des paysages presque lunaires, traversés par un cordon d’eau turquoise. Nous faisons plusieurs arrêts pour un chai, traverser un pont, se rapprocher de l’eau… et chaque arrêt a son petit côté magique.
Une fois arrivés à Tabo, j’avoue être un peu déçue. On est dans une petite ville et le monastère est en plein dedans. Ce n’est pas du tout ainsi que je l’avais imaginé. La visite est sympa mais je n’en garde pas un souvenir impérissable.
Selon moi, le vrai trésor de Tabo est sa série de grotte de méditations nichées dans la montagne. Après une petite randonnée depuis le centre-ville, on se retrouve dans des grottes construites à même la roche qui offrent une vue incomparable sur la vallée. Nous y étions en fin de journée, et la lumière était tout simplement extraordinaire. S’il n’y avait qu’une chose à faire à Tabo, ce serait celle-ci.
Sur la route du plus haut bureau de poste du monde
Le lendemain, une grosse journée nous attend. Nous démarrons par une boucle dans les hauteurs de Kaza, où notre premier arrêt fut le bureau de poste le plus haut du monde. En effet, depuis Hikkim Post Office, vous pourrez envoyer une carte postale jusqu’en France pour seulement 50 roupies. Vous pourrez également acheter des cartes postales directement sur place.
Puis, non loin de là, se trouve le monastère de Komic. Haut en couleur et situé dans le plus haut village du monde connecté par une route carrossable, c’est un arrêt court mais encore une fois immanquable.
La boucle continue, et nous arrivons ensuite au Buddha de Langza. Cette immense statue surplombe la vallée. La vue est belle, mais l’endroit ne m’a pas subjugué. N’y passez pas trop de temps, il y a d’autres choses plus belles à voir selon moi.
Le Monastère de Key
Cet endroit est un de mes plus gros coups de cœur en Inde. Le monastère de Key est perdu au milieu d’une vallée. Situé en hauteur dans la montagne, il s’élève sur plusieurs étages.
Je pense qu’on peut facilement rester une demi-journée dans le monastère et ses environs, notamment pour y trouver le meilleur point de vue pour l’observer de loin.
Une fois à l’intérieur du monastère, j’ai été subjuguée par la beauté du lieu, et par la sérénité qui s’en dégage. Chaque salle offre une atmosphère différente bien que toujours empreinte de recueillement. Dans l’une d’entre elles, on y reçoit aussi le prasad, un en-cas sucré et sacré, offert par les moines, accompagné d’un thé.
A mon grand regret, nous n’avons pas pu y rester plus d’une heure ou deux, car il était temps de reprendre la route.
Le pont de Chicham
Nous avons d’ailleurs fait un arrêt au pont de Chicham. Pourquoi c’est un arrêt à mentionner ?
Car la vue y est très belle, on peut le traverser à pieds pour en profiter. On profitera également de la vue sur le bus qui est tombé du pont il y a quelques années. Autant vous dire que j’étais contente de voir ça à la fin du séjour haha. Et surtout, on s’y arrête pour déguster des momos dans un bus, un moyen typique et original de terminer cette journée.
Après quelques heures supplémentaires de route, nous nous arrêtons dans le village de Losar pour y passer la nuit. Nos derniers moments dans la Vallée de Spiti s’achèvent ici. Cette aventure aura été pleine d’émotions du début à la fin.
Conseils pratiques
Voici une petite liste de conseils pratiques pour bien organiser votre séjour avant de vous embarquer dans cette vallée mystérieuse:
Période de voyage :
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- La meilleure période pour visiter la vallée de Spiti est généralement de juin à septembre, lorsque les routes sont ouvertes et que le temps est plus clément.
Itinéraire :
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- Planifiez votre itinéraire avec soin, en tenant compte de la distance et du temps nécessaire pour se déplacer dans cette région montagneuse. Selon moi, 7 jours sont nécessaires pour le faire sans courir. Je suis personnellement partie de Manali, mais certaines personnes partent de Shimla et font une boucle jusqu’à Manali.
Acclimatation :
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- Prenez le temps de vous acclimater à l’altitude, surtout si vous arrivez des plaines. Il est recommandé de passer une journée à Manali ou Shimla avant de vous rendre à Spiti.
Permis :
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- Normalement votre chauffeur ou votre agence s’occupera d’obtenir le permis. Pensez à vous mettre d’accord avec eux en amont, et négocier pour que le prix des permis soient inclus dans leur offre.
Vêtements :
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- Habillez-vous avec plusieurs couches, car les températures peuvent varier considérablement. N’oubliez pas de prendre des vêtements chauds, des chaussures de randonnée, des lunettes de soleil et de la crème solaire.
Logement :
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- Si vous partez pendant la haute saison, réservez vos hébergements à l’avance. La vallée de Spiti offre un éventail d’options, des monastères aux petits hôtels, mais en pleine saison les places partent vite.
Électricité et Communication :
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- Attendez-vous à des coupures d’électricité fréquentes. Chargez vos appareils électroniques dès que vous le pouvez. Le réseau est également limité, pensez donc à prendre vos précautions et prévenir vos proches à l’avance.
Argent :
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- Pensez à prendre de l’espèce avec vous, car sur place vous n’aurez pas toujours de distributeurs et la carte bleue n’est généralement pas acceptée.
Ecologie:
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- La vallée de Spiti est une région fragile sur le plan écologique, il est donc impératif de respecter cette beauté naturelle autant que possible. Pensez à toujours ramasser les déchets, prendre des douches rapides et à consommer en conscience.
J’espère que cet article vous aura donné envie de découvrir la vallée de Spiti. A ce jour, même après avoir visité 11 états indiens différents, Spiti reste un de mes plus beaux coups de cœur dans ce pays. Il faut du temps, certes (et un dos en bon état pour survivre à la route !) mais c’est une expérience inoubliable.
Alors, à quand votre séjour dans la Vallée de Spiti ?
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